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Le Puits, Iván Repila

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Le PuitsPrésentation de l’éditeur :

 

Deux frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond d’un puits de terre, au milieu d’une forêt. Ils tentent de s’échapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. À leurs côtés, un sac de victuailles donné par la mère, mais ils ont interdiction d’y toucher. Jour après jour, le Petit s’affaiblit. S’il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il ? Le Grand survivra-t-il ? Comment surtout se sont-ils retrouvés là ?

Le Puits est un conte brutal à la fin cruelle et pleine d’espoir. Une fable sur l’amour fraternel, la survie et la vengeance, un roman «qui a mérité sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres Antoine de Saint-Exupéry, selon Zoé Valdés. Un roman indispensable, alors que beaucoup d’entre nous avions déjà annoncé la défaite de l’imagination contre la quotidienneté médiocre et étriquée.»

 

Dans ce puits, il y a un escalier en bâtons de réglisse, des fleurs qui parlent, une tour de nuages, une routine de peurs et d’espoirs. Un sac contenant une miche de pain, des tomates séchées, des figues et un morceau de fromage. Ou alors rien d’autre que des vers, de la terre, du silence. Et parfois un oiseau.

Le puits est tantôt un pressoir, tantôt un cercueil, tantôt un entonnoir qui distille les fantasmes. C’est un piège autant qu’un refuge. Qui ne cesse d’éprouver la capacité de résistance des deux frères tombés dedans on ne sait comment.

 

Les jours qui passent font venir la faim et la soif, la fatigue et la lassitude, la fièvre et les aveux, le désespoir qui détruit toute forme de communication. Au fond du puits, l’humanité est ramenée à ce qu’elle a de plus bestial.

Les deux frères deviennent des hommes. Et, de la rivalité au soutien, de la manipulation à la tendresse, de la haine à l’amour, donnent à voir tous les visages de la fraternité.
Mais la folie rôde et elle pourrait bien causer des dommages irréparables…

 

Dans ce premier roman remarquable, inclassable et inoubliable, Iván Repila raconte un enfermement qui révèle les identités, les imaginaires et les liens entre deux êtres. Il campe deux frères déterminés à survivre, forts différents mais qui se rejoignent dans la dignité, le refus de capituler, l’envie de faire justice et d’obtenir réparation.

 

L’écriture est âpre, brute, et mise au service d’une imagination débordante, d’un univers fantastique qui font naître des mondes en quelques mots seulement.

Le puits et ce livre ont ceci de commun qu’on en sort comme d’un mauvais rêve. Mais pour le lecteur, il s’agit d’un mauvais rêve dans lequel il n’hésitera pas à retourner et à inviter des tiers.

Un premier roman révélation, une claque – et un puits d’idées.

 

 

Traduit de l’espagnol par Margot Nguyen Béraud

Editions Denoël, octobre 2014, 112 pages, 11 euros

 

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Echos du puits :

 

« Le premier sang coule toujours dans le camp des plus faibles. » (page 16)

 

« Ici, à l’intérieur, tout a le goût de la terre. Habitue-toi. » (page 23)

 

« Les démonstrations de tendresse ne sont plus nécessaires lorsque gouverne l’instinct de conservation. » (page 37)

 

« Le Petit continue de mourir quelques jours encore tandis que son frère s’efforce de le maintenir en vie. Comme si ce n’était qu’un jeu. » (page 44)

 

« Quand son imagination se tarit, il lui raconte des histoires vraies. » (page 46)

 

« L’eau, la vraie, est dehors. Celle-là n’est qu’un mensonge. » (page 47)

 

« L’assassinat, ça ne s’apprend pas, ça se sait. » (page 52)

 

« Les vivants sont comme des enfants : ils jouent à mourir. » (page 73)

 

« Nul ne peut retenir ce que j’ai dans la tête, là, à l’intérieur. C’est un territoire sans murs, sans puits, juste à moi. Et bien réel puisqu’il me fait évoluer. » (page 74)

 

« Le temps est un carrefour planté entre mes yeux. Mon enfance aura lieu demain. » (page 74)

 

« Ce puits est un utérus. Nous allons bientôt naître, toi et moi. Nos cris sont la douleur du monde qui accouche. » (page 74)

 

« C’est de penser que toi tu puisses mourir qui rend mon monde si petit. » (page 75)

 

« Certaines présences sont bien plus palpables que ce qu’on peut toucher. » (page 84)

 

« Ses yeux se cachent au fond de leurs orbites, comme s’ils en avaient assez vu. » (page 105)


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